La Domenica Del Corriere - Le gouvernement Scholz veut faire toute la lumière sur l'attaque de Magdebourg

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Le gouvernement Scholz veut faire toute la lumière sur l'attaque de Magdebourg
Le gouvernement Scholz veut faire toute la lumière sur l'attaque de Magdebourg / Photo: John MACDOUGALL - AFP

Le gouvernement Scholz veut faire toute la lumière sur l'attaque de Magdebourg

Le gouvernement allemand a promis dimanche une enquête rapide et minutieuse pour clarifier d'éventuelles erreurs des autorités dans la prévention de l'attaque meurtrière à la voiture-bélier commise vendredi sur le marché de Noël de Magdebourg.

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Les enquêtes des autorités de sécurité "sont menées à un rythme soutenu" et "chaque pierre sera soulevée", a déclaré la ministre de l'Intérieur, Nancy Faeser, dans un communiqué.

L'attaque a tué cinq personnes et en a blessé plus de 200 autres à Magdebourg, ville du nord-est du pays.

"Les opinions et déclarations du suspect seront examinées de même que les indices et procédures auprès des différentes autorités et de la justice, afin d'en tirer les conclusions appropriées", a souligné Mme Faeser.

L'objectif est de dresser un portrait de cet auteur présumé "qui ne correspond à aucun profil connu", avec l'aide de l'Office fédéral de la police criminelle (BKA) et d'autorités locales.

Le suspect "a agi de manière incroyablement cruelle et brutale, à la manière d'un terroriste islamiste, bien que son idéologie semble être celle d'un opposant à l'islam", selon Mme Faeser.

- Nombreuses menaces -

La ministre ainsi que des hauts fonctionnaires seront auditionnés le 30 décembre par la commission des affaires intérieures du Bundestag, preuve de la pression des députés sur le gouvernement du chancelier Olaf Scholz, à deux mois d'élections anticipées fin février.

Présenté à un juge samedi soir, le suspect a été placé en détention provisoire.

Selon le magazine Der Spiegel, les services secrets saoudiens avaient adressé il y a un an une mise en garde à leurs correspondants allemands du BND au sujet de Taleb Jawad al-Abdulmohsen. En cause: un de ses tweets dans lequel il menaçait l'Allemagne d'un "prix" à payer pour son traitement des réfugiés saoudiens.

L'avertissement est resté sans effet, pendant que l'homme s'enfermait dans des discours complotistes, accusant l'Allemagne de ne pas protéger les Saoudiens fuyant l'islam rigoriste tout en accueillant des musulmans radicaux.

En août dernier, il écrivait encore sur son compte X: "Existe-t-il une voie vers la justice en Allemagne sans faire exploser une ambassade allemande ou égorger au hasard des citoyens allemands? Je cherche cette voie pacifique depuis janvier 2019 et je ne l'ai pas trouvée".

En 2013, il avait été condamné à une amende à Rostock, dans le nord-est de l'Allemagne, pour "troubles à l'ordre public" et "menaces de commettre des crimes".

Même dans la communauté saoudienne exilée en Allemagne, l'homme effrayait: Mina Ahadi, présidente du Conseil central des anciens musulmans, le décrit comme un "psychopathe ultradroite conspirationniste" haïssant tous ceux qui ne partagent pas sa haine.

La police allemande, après une évaluation "de risque" l'an dernier, avait jugé qu'il ne présentait pas de "danger particulier", rapporte dimanche le quotidien Die Welt.

La veille de l'attaque, le psychiatre saoudien a ignoré une convocation judiciaire à Berlin, où il était poursuivi pour un esclandre dans un commissariat refusant d'enregistrer sa plainte, selon des médias allemands.

- Hommages -

Le chancelier Scholz a appelé les Allemands à "se serrer les coudes", mais l'attaque alimente les critiques en pleine campagne électorale.

"L'impéritie de l'administration, qui a permis l'horreur de Magdebourg, laisse sans voix", a critiqué Alice Weidel, la cheffe de file de l'extrême droite allemande donnée en forte progression aux législatives du 23 février.

Même discours chez l'autre parti anti-système, de gauche radicale cette fois, BSW, dont la responsable, Sahra Wagenknecht, exige des explications après qu'un "si grand nombre de mises en garde ont été ignorées".

Tout au long du week-end, les responsables politiques allemands ont défilé sur les lieux du drame à Magdebourg, où quatre femmes, âgées de 45 à 75 ans, et un garçon de 9 ans ont été tués dans l'attaque de vendredi.

L'auteur présumé, monté à bord d'un puissant véhicule BMW, a fauché la foule en traversant à toute allure le marché de Noël. Le bilan pourrait encore s'alourdir car une quarantaine de personnes sont grièvement blessées.

Le ministre français délégué en charge de l'Europe, Benjamin Haddad, se rend dimanche après-midi à Magdebourg "pour exprimer le soutien de la France au peuple allemand".

H.Nicolini--LDdC