La Domenica Del Corriere - Des "réfugiés" américains de TikTok adoptent une autre application chinoise

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Des "réfugiés" américains de TikTok adoptent une autre application chinoise
Des "réfugiés" américains de TikTok adoptent une autre application chinoise / Photo: Andrew Harnik - GETTY IMAGES NORTH AMERICA/AFP

Des "réfugiés" américains de TikTok adoptent une autre application chinoise

De nombreux créateurs de contenus et utilisateurs américains ont rejoint Xiaohongshu ("Petit Livre Rouge"), une application chinoise similaire à Instagram, se présentant parfois comme des "réfugiés" de TikTok, propriété du groupe chinois ByteDance, qui pourrait être interdite à partir de dimanche aux Etats-Unis.

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Xiaohongshu était en tête des téléchargements d'applications gratuites lundi sur l'Apple Store américain (la boutique d'applications mobiles d'Apple), juste devant Lemon8, un autre réseau social de ByteDance.

A moins d'une intervention de dernière minute de la Cour suprême américaine, considérée comme peu probable, TikTok sera banni aux Etats-Unis dimanche. La loi adoptée en avril donne en effet jusqu'au 19 janvier à sa maison mère chinoise pour le vendre, faute d'interdiction.

Sur TikTok, de nombreux utilisateurs américains ont publié ce weekend des appels à se rendre sur Xiaohongshu, des récits de leurs premières impressions, des clips humoristiques ou encore des tutoriels pour créer un profil sur la plateforme, qui est quasi entièrement en mandarin.

Beaucoup se moquent ouvertement des inquiétudes des élus américains, républicains comme démocrates, au sujet de la sécurité nationale et de la confidentialité des données, avec des vidéos pour dire "au revoir" à leur "espion chinois".

"Oh, vous ne voulez pas que les Chinois aient nos données personnelles très sensibles ?", ironise ainsi Jen Hamilton, sur un ton faussement innocent, dans une vidéo sur TikTok. "Eh bien on va leur donner directement !", continue-t-elle avec une voix menaçante.

"Il est impossible de sous-estimer à quel point je me soucie peu que les Chinois aient mes données", ajoute cette infirmière et influenceuse, suivie par 3,9 millions de personnes.

Elle trouve que c'est "super marrant" sur "RedNote"- comme les utilisateurs américains ont surnommé Xiaohongshu - et que la plateforme ressemble à un croisement d'Instagram et de Pinterest, avec des vidéos à faire défiler comme sur TikTok.

"Le PDG (de Xiaohongshu, ndlr) a même posté une vidéo nous souhaitant la bienvenue à nous, les réfugiés de TikTok !", se réjouit-elle.

Alors que des créateurs de contenus avaient pendant un temps essayé de rediriger leurs abonnés vers Instagram, certains appellent désormais à boycotter Instagram et Facebook, les réseaux sociaux de Meta, qu'ils accusent d'avoir fait du lobby pour obtenir l'interdiction de TikTok.

Lors d'une audition vendredi à la Cour suprême américaine, une nette majorité des juges se sont montrés disposés à permettre l'entrée en vigueur de loi contre TikTok.

L'application et de nombreuses ONG accusent le texte de violation de la liberté d'expression, inscrite dans la Constitution des Etats-Unis.

Les autorités disent de leur côté vouloir prévenir les risques d'espionnage et de manipulation par les autorités chinoises des utilisateurs de TikTok, qui en revendique 170 millions dans le pays.

A.Belloli--LDdC