Nicaragua : Mort en détention d'Hugo Torres, opposant à Daniel Ortega
Hugo Torres, ancien héros de la guérilla sandiniste et opposant au président nicaraguayen Daniel Ortega, est mort en détention samedi à l'âge de 73 ans, huit mois après son arrestation en juin 2021, a annoncé sa famille.
"Nous communiquons avec une profonde douleur le décès de notre père adoré", annonce un faire-part de la famille, publié par la plateforme de l'opposition Unité Bleu et Blanc (UNAB) dont faisait partie Hugo Torres.
Il avait été extrait en décembre de la redoutable prison d'El Chipote pour être hospitalisé, selon des proches.
La famille n'a pas donné d'information sur les circonstances ou les causes du décès, mais le faire-part annonce que "davantage d'informations" seront communiquées "ultérieurement".
Hugo Torres était vice-président du parti d'opposition Union Démocratique Rénovatrice (Unamos), issu en 1995 d'un courant du parti sandiniste aujourd'hui au pouvoir, en désaccord avec Daniel Ortega.
Il a été un des acteurs de premier plan de la lutte contre la dictature des Somoza et avait notamment mené une action de la guérilla pour libérer des prisonniers, dont Daniel Ortega lui-même.
Général en retraite, il avait été emprisonné dans le cadre des arrestations menées l'année dernière contre 46 opposants. Ces rafles ont été ordonnées quelques mois avant les élections de novembre qui ont permis à Daniel Ortega d'être élu pour un quatrième mandat consécutif, sans adversaire de poids, ceux-ci ayant été arrêtés ou contraints à l'exil.
Les opposants arrêtés sont sous le coup d'accusations de conspiration, de trahison ou d'atteinte à l'intégrité du pays.
Dix-huit d'entre eux ont été déclarés coupables par la justice nicaraguayenne au cours des deux dernières semaines, et sept des condamnés se sont vus infliger des peines de 8 à 10 ans de prison.
Selon l'ancienne guérillera sandiniste et opposante au gouvernement Monica Baltodano, en exil, le général Torres est mort en détention à l'hôpital.
"Nous déplorons profondément la mort d'un héros des luttes contre les dictatures qui ont dominé le Nicaragua, la dictature de Somoza, et maintenant celle d'Ortega, qui est une dictature brutale et criminelle", a-t-elle déclaré à la chaîne de télévison canal 100 Noticias, diffusée sur internet depuis l'exil.
Le parti Unamos avait dénoncé en janvier la détérioration de la santé de son vice-président emprisonné et avait exigé en vain du gouvernement de donner des informations sur son état de santé.
M.Renzulli--LDdC