La Domenica Del Corriere - Cérémonie d'ouverture des JO: trois personnes seront jugées pour avoir cyberharcelé la DJ Barbara Butch

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Cérémonie d'ouverture des JO: trois personnes seront jugées pour avoir cyberharcelé la DJ Barbara Butch
Cérémonie d'ouverture des JO: trois personnes seront jugées pour avoir cyberharcelé la DJ Barbara Butch / Photo: Anna KURTH - AFP/Archives

Cérémonie d'ouverture des JO: trois personnes seront jugées pour avoir cyberharcelé la DJ Barbara Butch

La justice avance pas à pas sur le cyberharcèlement visant les figures de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris: trois personnes seront jugées le 25 septembre pour avoir ciblé la DJ française Barbara Butch, star du tableau incarné par des drag queens.

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Ces trois personnes majeures (nées en septembre 1968, mars 1986 et juillet 2001) seront jugées pour cyberharcèlement et menaces de crimes ou délits et risquent deux ans d'emprisonnement, a annoncé jeudi le parquet de Paris.

Le Pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH) du parquet de Paris avait confié l’enquête, ouverte après la plainte déposée le 29 juillet par la DJ, à l’OCLCH (Office central de lutte contre les crimes contre l’humanité et les crimes de haine).

En plus des trois personnes majeures, un mineur né en 2007 a aussi été interpellé et placé en garde à vue mardi mais comme le veut la procédure pénale, le parquet de Paris s’est dessaisi le concernant au profit du parquet de Saint-Etienne, son lieu de domicile.

Sollicité, ce parquet a indiqué n'avoir pas été informé dans l'immédiat.

Barbara Butch, artiste, militante féministe et lesbienne, avait déposé plainte au lendemain d'un message sur Instagram où elle disait avoir été "la cible d'un énième cyberharcèlement - particulièrement violent".

"Si dans un premier temps j'ai décidé de ne pas prendre la parole pour laisser les +haters+ ("haineux" en français, NDLR) s'apaiser, les messages que je reçois sont de plus en plus extrêmes", justifiait l'artiste française.

- "Obscurantisme" -

Son avocate, Me Audrey Msellati, avait dénoncé à l'époque "l'intolérance et l'obscurantisme" des cyberharceleurs ne supportant pas que Barbara Butch "puisse représenter la France, parce que c'est une femme, lesbienne, grosse, juive...".

Jeudi, elle a indiqué avoir "versé au dossier récemment 100 profils identifiés de cyberharceleurs, internationaux et français, en plus de la centaine déjà versée".

"Ces convocations démontrent que le parquet et l'OCLCH, dont je salue le travail, prennent l'affaire très au sérieux", d'après Me Msellati.

"Le cyberharcèlement dont a été victime Barbara Butch ne sera pas laissé impuni, ce qui est un signal fort pour toutes les autres victimes de cette infraction", a-t-elle ajouté.

Le comité d'organisation Paris-2024 avait "fermement condamné" le cyberharcèlement de l'équipe artistique de la cérémonie.

Barbara Butch a participé au tableau intitulé "Festivité", commençant par l'image d'un groupe attablé, dont plusieurs drag queens célèbres (Nicky Doll, Paloma et Piche reconnaissable à sa barbe blonde), que certains ont interprété comme une parodie moqueuse du dernier repas de Jésus avec ses apôtres, la Cène, telle que représentée par Léonard de Vinci.

Cette séquence a été vivement critiquée par des responsables politiques d'extrême droite, notamment en France et en Italie, mais aussi par Donald Trump, tandis que l'épiscopat français a déploré "des scènes de dérision et de moquerie du christianisme".

Outre Barbara Butch, d'autres figures de cette cérémonie avaient déposé des plaintes, dont le directeur artistique Thomas Jolly ou la drag queen Nicky Doll, ainsi que des hauts responsables événementiels.

S'agissant de Thomas Jolly, six hommes et une femme ont été interpellés entre le 22 et le 24 octobre, en région parisienne, dans l'Hérault ou les Alpes-Maritimes, et seront jugés le 5 mars prochain devant la 17e chambre du tribunal judiciaire de Paris, spécialisée en matière de droit de la presse et de liberté d'expression.

Ces sept personnes âgées de 22 à 79 ans comparaîtront pour menaces de mort réitérées, cyberharcèlement et injures aggravées en raison de l'orientation sexuelle ou de l'appartenance vraie ou supposée à une religion".

U.Pagliarini--LDdC