La Bourse de Paris termine en baisse, lestée par le flou politique
La Bourse de Paris a terminé en baisse lundi, les investisseurs se montrant frileux à cause de la situation politique et économique française et attendant les prochaines décisions de la Fed.
L'indice vedette, le CAC 40, s'est replié de 0,71% pour s'établir à 7.357 points. Vendredi, il avait cédé 0,23%.
"Tous les marchés européens étaient dans le rouge" lundi, et plus "particulièrement la France, parce que même si l'on a un Premier ministre depuis quelques jours, c'est une periode d’incertitude pour les entreprises", explique à l'AFP Céline Weill-Alliel, gérante chez Uzès Gestion.
Nommé vendredi après le renversement de Michel Barnier par les députés il y a deux semaines, le Premier ministre François Bayrou a commencé lundi à consulter les forces politiques en même temps qu'il compose son gouvernement, en quête d'un chemin qui lui permettrait de faire passer, sans majorité, un budget.
Quelques heures après cette nomination, l'agence Moody's a dégradé la note souveraine française, au vu de la "fragmentation politique plus susceptible d'empêcher une consolidation budgétaire significative" du pays.
La note est passée de Aa2 assortie d'une "perspective négative" (qui signale une dégradation probable à plus ou moins brève échéance), à Aa3 avec perspective stable.
Dans ce contexte, le taux d'intérêt à dix ans des emprunts français est monté lundi, atteignant 3,04%, niveau stable par rapport à celui de vendredi en clôture. L'écart avec le taux allemand, utilisé comme référence en Europe, est ainsi de 0,80 point de pourcentage, un peu plus élevé que vendredi en clôture (0,78 point).
Cela faisait "longtemps que l'on n'avait pas vu un écart (de taux) France-Allemagne aussi important", une situation "inconfortable" pour l'hexagone dans l'esprit d'une "guerre commerciale" et d'attractivité qui se joue entre les deux premières économies de la zone euro, observe Mme Weill-Alliel.
Par ailleurs, le cyclone dévastateur qui a frappé Mayotte samedi n'a "pas un impact direct sur les marchés", mais "il va falloir payer pour reconstruire et cela va couter cher à l’Etat, donc ça déplaît aux marchés", ajoute l'analyste.
En ce début de semaine - la dernière complète avant Noël - "l'attention (des investisseurs) se concentre principalement sur la décision de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine", attendue à l'issue de sa réunion mercredi, selon Andreas Lipkow, analyste indépendant.
La majorité des investisseurs attend "des baisses de taux, d'au moins 0,25 point, pour continuer à avoir confiance", détaille Mme Weill-Alliel.
Les commentaires de Jerome Powell, patron de la Fed, seront d'autant plus scrutés que l'arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier amène de "l'incertitude, toujours mal appréciée par les marchés", rappelle l'analyste.
Le luxe à la botte du marché chinois
La publication d'indicateurs chinois montrant une croissance ralentie des ventes de détail dans le pays asiatique en novembre a également pesé sur les indices boursiers européens, le CAC 40 étant notamment porté par les entreprises du secteur du luxe.
En France, Dior a perdu 1,85%, LVMH 1,22% et Kering 1,80%. Hermès a cédé 0,22%.
Vivendi scindé en quatre
La scission de Vivendi, géant français des médias et de l'édition, est devenue effective lundi avec la cotation de trois nouvelles entités en Bourse à Londres, Amsterdam et Paris, toujours sous le contrôle du milliardaire Vincent Bolloré.
Louis Hachette Group, introduite sur le marché Euronext Growth à Paris, et Havas, cotée à Amsterdam, ont grimpé respectivement de 26,93% et 1,68% par rapport à leur cotation de départ.
Canal+, introduit à Londres, a reculé de 21,93%.
La holding Vivendi, vidée de la plupart de ses actifs, a bondi quant à elle de 8,67% à Paris.
T.Labbate--LDdC