La Bourse de Paris recule, crispée après l'emploi américain
La Bourse de Paris recule lundi, dans le sillage des autres places européennes, les marchés d'actions souffrant du probable report des baisses de taux de la Réserve fédérale américaine (Fed).
Vers 09H40, l'indice CAC 40 perdait 0,58%, soit 43,10 points, à 7.387,94 points. Vendredi, l'indice vedette de la Bourse de Paris avait reculé de 0,79%.
"Le sentiment s'est quelque peu dégradé en raison du regain de discussion sur les taux d'intérêt aux États-Unis", observe Andreas Lipkow, analyste indépendant.
Les marchés n'attendent désormais qu'une seule baisse de taux de la Réserve fédérale américaine sur l'année, après la publication des chiffres sur l'emploi américain de décembre.
"De nombreuses grandes banques d'investissement ont ajusté leur position par rapport à la politique monétaire et des taux de la Réserve fédérale américaine. Certaines prévoient même de potentielles hausses de taux aux États-Unis", affirme même M. Lipkow.
Sur le dernier mois de l'année 2024, 256.000 emplois ont été créés, soit davantage que le mois précédent, dont les chiffres ont en revanche été révisés en légère baisse, ramenant le chômage à 4,1% (-0,1 point), selon les données du département américain du Travail.
"Cette dynamique (...) offre à la Fed de solides arguments pour maintenir une politique monétaire restrictive" et "donc réorienter ses priorités vers une lutte plus agressive contre l'inflation", notent les analystes de Natixis.
Les chiffres sur l'emploi américain ont par ailleurs fait grimper les taux souverains en flèche, en particulier celui des bons du Trésor américain à dix ans, "mettant à rude épreuve" les marchés d'actions, relève Stephen Innes, analyste chez SPI AM.
"La hausse rapide du rendement (...) a transformé les bonnes nouvelles en mauvaises nouvelles", poursuit M. Innes, "retournant ce qui devrait être des signaux économiques positifs en sources d'anxiété pour les investisseurs et de turbulences sur les marchés".
TotalEnergies monte avec le pétrole
Le groupe pétrogazier TotalEnergies signait lundi la plus forte hausse du CAC 40, prenant 1,32% à 55,98 euros vers 09H40, poussé par la hausse des prix du brut.
Le Brent de la mer du Nord, la référence mondiale du pétrole, évolue au-dessus de la barre symbolique des 80 dollars, poussé par de nouvelles sanctions occidentales contre la Russie.
Le département du Trésor américain a annoncé vendredi des sanctions contre plus de 180 navires ainsi que les grandes compagnies pétrolières russes Gazprom Neft et Surgutneftegas, respectant ainsi "l'engagement du G7 de diminuer les revenus russes issus de l'énergie".
L.Maddalena--LDdC