Wall Street en baisse pour clôturer la première semaine de Trump
La Bourse de New York a terminé dans le rouge vendredi, lestée par quelques prises de bénéfices après une semaine agitée par le retour de Donald Trump à la Maison Blanche, le regard désormais tourné vers la réunion de la Banque centrale américaine (Fed) la semaine prochaine.
Le Dow Jones a reculé de -0,32%, l'indice Nasdaq a lâché -0,50% et l'indice élargi S&P 500 a perdu -0,29%.
Après deux semaines de dynamique haussière, "il ne s'agit pas d'un changement de tendance", évalue auprès de l'AFP Sam Stovall, de CFRA.
Selon lui, "c'est simplement une séance où les investisseurs ont décidé de prendre des bénéfices", galvanisés par le record atteint la veille par le S&P 500.
Jeudi, l'indice élargi a clôturé à 6.118,71 points, son plus haut historique, et avait également établi au cours de la journée un nouveau record en séance.
Depuis lundi, jour de l'investiture de Donald Trump, "les investisseurs tentent d'intégrer de nombreuses décisions et annonces du nouveau président", rappelle M. Stovall.
Le président américain a par exemple déclaré jeudi soir qu'il préférerait ne pas imposer de droits de douane à Pékin, un revirement après ses promesses répétées de frapper le plus grand rival économique des États-Unis avec de lourdes taxes à l'importation.
Avant son élection, Donald Trump s'était montré déterminé à imposer de nouveaux droits de douane sur tous les produits importés, pour préserver l'appareil productif américain. Il n'écartait pas l'éventualité qu'ils atteignent 60%, voire davantage, pour les produits chinois.
Ce revirement "a rappelé aux investisseurs qu'il y avait donc encore une marge de manœuvre pour les droits de douane", qui constituent "plus probablement un stratagène de négociation qu'un fait accompli", souligne Sam Stovall.
Le marché a aussi le regard tourné vers la prochaine réunion de la Fed, prévue mardi et mercredi prochain, qui devrait se conclure par un maintien des taux à leur niveau actuel.
Donald Trump a "exigé" jeudi que les "taux d'intérêt baissent immédiatement" lors d'une allocution en ligne devant un parterre de patrons au Forum économique mondial de Davos, en Suisse.
"Trump ne peut pas ordonner aux taux d'intérêt de baisser, il peut mettre la pression sur la Fed, mais cela n'aura aucun effet sur le rendement des obligations à 10 ans", estime Sam Stovall.
Le marché "est plus préoccupé par ce que la Fed va dire que par ce qu'elle va faire" lors de sa prochaine réunion, résume à l'AFP Adam Sarhan, de 50 Park Investment.
Au tableau des valeurs, le constructeur aéronautique Boeing a reculé (-1,37%) après avoir prévenu la veille d'une lourde perte au quatrième trimestre, notamment à cause de la grève de plus de cinquante jours menée par près de 33.000 ouvriers près de Seattle (nord-ouest).
L'avionneur, qui doit présenter la totalité de ses résultats financiers le 28 janvier avant l'ouverture de la Bourse de New York, prévoit en effet un chiffre d'affaires trimestriel de 15,2 milliards de dollars et une perte nette par action de 5,46 dollars.
Le géant pharmaceutique danois Novo Nordisk, connu pour ses best-sellers Ozempic et Wegovy, s'est envolé à Wall Street (+8,47%).
Le groupe, connu pour ses traitements pour le diabète et la perte de poids, profitait de résultats encourageants sur une nouvelle molécule contre le surpoids, l'amycrétine.
Le spécialiste des composants électroniques Texas Instruments a dégringolé (-13,07%), plombé par des prévisions jugées décevantes.
Meta - la maison mère de Facebook et d'Instagram - a grimpé de 3,24% après que le patron du groupe, Mark Zuckerberg, a annoncé qu'il prévoyait d'investir jusqu'à 65 milliards de dollars dans des projets liés à l'intelligence artificielle en 2025.
R.DeCrescenzo--LDdC