La Domenica Del Corriere - Premier jour du bac pour 536.000 lycéens, émaillé de mobilisations sur les retraites

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Premier jour du bac pour 536.000 lycéens, émaillé de mobilisations sur les retraites
Premier jour du bac pour 536.000 lycéens, émaillé de mobilisations sur les retraites / Photo: FREDERICK FLORIN - AFP/Archives

Premier jour du bac pour 536.000 lycéens, émaillé de mobilisations sur les retraites

Piquets de grève ou barrages filtrants: des actions de mobilisation contre la réforme des retraites ont émaillé lundi le lancement des épreuves de spécialité du bac, qui se tiennent pour la première fois en mars, même si le ministre de l'Education a estimé qu'il n'y avait "pas de points d'inquiétude particuliers".

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"La production et la circulation de la connaissance connaissent-elles des frontières?" en histoire-géographie, géopolitique et sciences politiques (HGGSP), "Comment l'action collective s'est-elle transformée dans les sociétés démocratiques?" en sciences économiques et sociales (SES) ou "Le savoir nuit-il à la sensibilité?" en humanités, littérature et philosophie (HLP): les candidats ont planché lundi après-midi à partir de 14H00 sur leurs épreuves de spécialité, les deux matières "majeures" choisies par chaque lycéen en Terminale (parmi 13 disciplines en filière générale).

Elles se poursuivront mardi et mercredi.

"Dans l'ensemble ça s'est bien passé je pense", estime Lola, 17 ans, à la sortie de son épreuve de maths au lycée Turgot, dans le centre de Paris. Elle se dit cependant "un peu perplexe" d'avoir fini avec trois quarts d'heures d'avance.

Arthur, 17 ans, élève dans le même lycée, en spécialité cinéma-audiovisuel, a travaillé sur "Le secret derrière la porte" de Fritz Lang. "Un peu mitigé sur le résultat", il va se préparer maintenant à son épreuve d'HGGSP du lendemain.

Devant ce lycée, une quinzaine d'enseignants grévistes s'étaient rassemblés à la mi-journée avant le début des épreuves pour exprimer "leur colère contre la réforme des retraites", selon Rémi Kranzer, enseignant d'histoire-géographie. "Lycée Turgot en lutte, Si tu nous mets 64, on te remet 68", pouvait-on lire sur leur banderole.

D'autres rassemblements de grévistes ont eu lieu dans plusieurs villes de France.

 

"On est ici pour dire que l'on ne veut ni de la réforme Blanquer, ni de la réforme des retraites", a dit à l'AFP Agathe Homand, professeure de sciences économiques et sociales.

A Bordeaux, plus d'une cinquantaine de professeurs grévistes se sont réunis devant le lycée Montesquieu, dans le centre-ville.

"Le bac Blanquer, qui est effectif pour la première fois cette année, la réforme des retraites et maintenant le 49.3. Aujourd'hui, la coupe est vraiment pleine!", a jugé Carol Zimmermann, déléguée FO et professeure d'histoire-géographie.

A Perpignan, environ 70 personnes ont procédé à la mi-journée à un barrage filtrant pour les voitures devant le lycée privé Saint-Louis de Gonzague, à l'initiative de l'intersyndicale.

- "surveillants mobilisés" -

Le ministre de l'Education nationale, Pap Ndiaye, qui s'est rendu pour le lancement des épreuves au lycée Claude-Bernard, dans le XVIe arrondissement de Paris, a assuré en début d'après-midi qu'il n'y avait "pas de points d'inquiétude particuliers" dans les 2.600 centres d'examens ouverts.

"Tous les établissements ont pu tenir leurs épreuves", a assuré en fin de journée le ministère. "Des surveillants ont pu être mobilisés ici ou là", pour remplacer les grévistes, a-t-on ajouté.

Des syndicats enseignants, dont le Snes-FSU, premier dans le secondaire (collèges et lycées), la CGT Educ'action, la Fnec-FP-FO et SUD-Education avaient appelé "à décider de la poursuite de l'action" contre la réforme des retraites et de "la mobilisation pendant les épreuves de spécialité, y compris par la grève des surveillances là où cela est possible".

Les syndicats enseignants protestent aussi contre la tenue de ces épreuves de spécialité dès mars.

Nées de la réforme du baccalauréat de 2019, elles ont lieu pour la deuxième année. Mais l'an dernier, elles avaient été reportées au mois de mai en raison du Covid-19.

"On a seulement sept mois pour tout accumuler rapidement", a expliqué Etienne Puyjalon, 18 ans, devant le lycée Montesquieu à Bordeaux. "Ce n'est pas des bonnes conditions".

Pap Ndiaye a affirmé que le bilan de cette session serait fait "le moment venu". "Nous allons voir la manière dont les choses se passent et éventuellement faire des ajustements dans les programmes", a-t-il dit.

Les 536.081 candidats (390.710 en voie générale, 145.371 en voie technologique) passent chacun deux épreuves, qui comptent à elles deux pour un tiers des résultats du bac. Les notes, attendues pour le 12 avril, seront pour la première fois prises en compte par la plateforme d'affectation dans l'enseignement supérieur Parcoursup.

bur-slb-asm-amb-kal/cel/as

H.Nicolini--LDdC