Les Etats-Unis disent avoir frappé des cibles des rebelles houthis au Yémen
L'armée américaine a annoncé samedi avoir mené des frappes contre des installations militaires des Houthis dans la capitale yéménite Sanaa, où des explosions ont été entendues par un correspondant de l'AFP.
Cette attaque survient quelques heures après que les rebelles Houthis ont revendiqué le tir d'un missile sur le centre d'Israël, allié de Washington, faisant 16 blessés légers.
Les frappes ont visé "une installation de stockage de missiles et un centre de commandement opérés par les Houthis soutenus par l'Iran", a annoncé le Commandement militaire américain pour le Moyen-Orient (Centcom) sur X, assurant avoir également abattu des drones rebelles et des missiles de croisière au-dessus de la mer Rouge.
La chaîne Al-Massirah, affiliée aux Houthis, a rapporté qu'une "agression" avait ciblé le secteur d'Attan à Sanaa. Un correspondant de l'AFP a entendu des explosions dans la capitale, aux mains des rebelles.
Les Houthis ont revendiqué le tir dans la nuit de vendredi à samedi d'un "missile balistique hypersonique Palestine 2" sur une "cible militaire de l'ennemi israélien" dans le secteur de Jaffa, dans le sud de Tel-Aviv.
- "Comme dans les films" -
Depuis le début de la guerre déclenchée le 7 octobre 2023 par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas sur le sol israélien, les Houthis du Yémen, soutenus par l'Iran, ont lancé de nombreuses attaques contre Israël, qui a répliqué à plusieurs reprises.
Les rebelles ont affirmé que l'attaque de samedi avait été menée en réponse "aux massacres contre (le) peuple à Gaza" et en "représailles à l'agression israélienne contre (leur) pays".
Les services de secours israéliens ont indiqué avoir été alertés à 03H48 locales (01H48 GMT) d'une frappe dans le quartier mixte de Jaffa et avoir déployé d'importants moyens sur place.
Ils ont fait état de 16 blessés légers, principalement victimes d'éclats de verre, dont une fillette de trois ans, qui ont été transportés dans deux hôpitaux de Tel-Aviv.
"Une alarme a retenti juste avant quatre heures et une grosse boule de feu a soudainement éclairé le ciel, comme dans les films", a témoigné auprès de l'AFP Ido Barnea, dont l'appartement a été endommagé.
"On a eu beaucoup de chance car on n'a pas eu le temps de se mettre à l'abri", a raconté une autre habitante, Noa Mosseri. "On a entendu un gros +boom+ quelques secondes après l'alarme."
- Menaces d'Israël -
L'impact du projectile a laissé un cratère au milieu d'un jardin d'enfants. De nombreuses vitres ont été brisées et des habitants ont été contraints de quitter leur domicile à la hâte au petit matin alors que le quartier a été sécurisé par la police.
Les Houthis avaient déjà tiré deux jours plus tôt un missile sur Israël, qui avait fait d'importants dégâts sur une école à Ramat Gan, près de Tel-Aviv, causés par "une interception partielle" selon l'armée israélienne.
L'armée a bombardé de son côté des ports et l'infrastructure énergétique des rebelles au Yémen, pays situé à plus de 1.500 kilomètres au sud-est d'Israël, faisant neuf morts parmi eux, selon leur chef.
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a lancé dans une vidéo un avertissement aux Houthis, déclarant que "celui qui frappe Israël paiera un prix très fort".
La plupart des attaques des rebelles en direction d'Israël ont été contrées ou n'ont provoqué que des dommages matériels.
Mais en juillet, la mort d'un civil israélien, tué à Tel-Aviv par l'explosion d'un drone tiré du Yémen, avait entraîné un raid aérien de représailles sur Hodeida, faisant six morts et d'importants dégâts.
Les Houthis, qui contrôlent de larges pans du Yémen, dont Sanaa, s'en prennent par ailleurs régulièrement aux navires liés selon eux à Israël, aux Etats-Unis ou au Royaume-Uni en mer Rouge et dans le golfe d'Aden, malgré les frappes menées par l'armée américaine, parfois avec l'aide des forces britanniques.
Ils font partie de ce que l'Iran appelle l'"axe de la résistance", qui regroupe d'autres mouvements hostiles à Israël, comme le Hamas, des groupes irakiens ou le Hezbollah libanais.
V.Merendino--LDdC