La Domenica Del Corriere - "Une nouvelle ère" s'ouvre dans l'histoire du Liban avec l'élection d'un président

Euronext
AEX 0.77% 895.83
BEL20 0.06% 4301.84
PX1 0.51% 7490.28
ISEQ -0.09% 9705.48
OSEBX 0.43% 1472.83 kr
PSI20 0.42% 6397.95
ENTEC -0.41% 1416.23
BIOTK -0.05% 3225.02
N150 0.24% 3309.88
"Une nouvelle ère" s'ouvre dans l'histoire du Liban avec l'élection d'un président
"Une nouvelle ère" s'ouvre dans l'histoire du Liban avec l'élection d'un président / Photo: Anwar AMRO - AFP

"Une nouvelle ère" s'ouvre dans l'histoire du Liban avec l'élection d'un président

Le commandant en chef de l'armée libanaise, le général Joseph Aoun, a affirmé qu'une "nouvelle ère" s'ouvrait après son élection à la présidence du pays, qui a mis fin à une vacance de plus de deux ans ayant aggravé les crises économique et politique.

Taille du texte:

"Aujourd'hui commence une nouvelle ère dans l'histoire du Liban", a déclaré M. Aoun après avoir prêté serment au Parlement, sous les applaudissements des députés.

M. Aoun, qui aura 61 ans vendredi, s'est engagé à des consultations rapides pour nommer un Premier ministre afin de sortir le pays de la paralysie politique.

De nombreux pays ont salué cette élection. Le président français, Emmanuel Macron a estimé qu'elle "ouvre la voie des réformes", l'ambassade américaine au Liban se disant engagée à travailler "en étroite collaboration" avec M. Aoun.

L'Arabie saoudite a souhaité "progrès et prospérité" au peuple libanais et le Qatar dit espérer que son élection contribue à "la stabilité et la sécurité" du pays.

La représentante de l'ONU pour le Liban, Jeanine Hennis-Plasschaert, a salué "un premier pas (...) pour surmonter le vide politique et institutionnel du Liban", la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen y voyant un "moment d'espoir" au Liban.

Le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar, a lui émis l'espoir de "bonnes relations entre voisins".

Téhéran espère de son côté que les deux pays coopèrent pour servir leurs "intérêts communs", a indiqué l'ambassade de l'Iran au Liban sur X.

- 99 voix-

Joseph Aoun a recueilli 99 voix sur 128 au Parlement lors d'une deuxième session. Au premier tour, il n'en avait obtenu que 71, les 30 députés du Hezbollah et de son allié, le mouvement chiite Amal, ayant voté blanc.

Il a décroché la majorité nécessaire après une rencontre avec des représentants des deux formations.

La candidature de M. Aoun, à la réputation de probité et d'impartialité, était appuyée par les Etats-Unis et l'Arabie saoudite, poids lourd régional, selon des responsables politiques libanais.

Le Hezbollah, acteur incontournable de la scène politique, est sorti affaibli de deux mois de guerre ouverte avec Israël - qui a notamment tué son chef, Hassan Nasrallah - et la chute début décembre du président syrien, Bachar al-Assad, son allié.

En vertu du système confessionnel de partage du pouvoir, la présidence du Liban revient à un chrétien maronite.

Le Liban était doté d'un système présidentiel mais les pouvoirs du chef de l'Etat ont été largement réduits par l'accord de Taef ayant mis fin à la guerre civile (1975-1990), au profit du Conseil des ministres présidé par un musulman sunnite.

- Rôle-clé -

Depuis la fin du mandat du président sortant, Michel Aoun (sans lien de parenté avec le commandant en chef de l'armée), en octobre 2022, le Parlement avait échoué à lui désigner un successeur.

Selon des analystes, le rôle-clé de l'armée dans la mise en oeuvre du cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah, entré en vigueur le 27 novembre, a été un facteur déterminant pour l'élection de Joseph Aoun.

L'accord de cessez-le-feu, dont la mise en oeuvre est supervisée par les Etats-Unis, la France et l'ONU, prévoit le déploiement de l'armée libanaise dans les zones frontalières au fur et à mesure du retrait de l'armée israélienne des zones qu'elle a occupées pendant le conflit.

Le Hezbollah doit retirer ses troupes et démanteler toute infrastructure militaire dans la région.

- Liesse -

A Aïchiyé, village natal du président élu dans le sud du Liban, les habitants ont laissé éclater leur joie, a constaté un correspondant de l'AFP.

"Nous nous attendions à sa victoire aux élections, car ce que nous savons du général suffit pour œuvrer à la construction d'un État", a déclaré à l'AFP Anissa Aoun.

Le nouveau président doit désormais désigner un Premier ministre, à la tête d'un nouveau cabinet qui devra obtenir la confiance de la communauté internationale et mettre en œuvre des réformes urgentes, pour relancer l'économie et reconstruire les zones dévastées dans le sud.

F.Abate--LDdC