Les négociations pour une trêve à Gaza "au stade final" selon le Qatar
Le Qatar a affirmé mardi qu'un accord de cessez-le-feu à Gaza pourrait être conclu "très bientôt", les négociations étant "au stade final", après 15 mois d'une guerre entre Israël et le Hamas qui a fait des dizaines de milliers de morts dans le territoire palestinien.
A une semaine de l'arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche, les négociations indirectes se sont intensifiées à Doha en vue d'une trêve associée à une libération d'otages retenus à Gaza depuis l'attaque du mouvement islamiste palestinien Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre.
"La balle est dans le camp du Hamas. Si le Hamas l'accepte, l'accord est prêt à être conclu et mis en oeuvre", a fait savoir le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken.
Le Qatar, principal pays médiateur avec les Etats-Unis et l'Egypte, a déclaré que les négociations étaient "au stade final", les "principaux problèmes" ayant été réglés.
"Nous espérons que cela mènera à un accord très bientôt", a dit un porte-parole de la diplomatie qatarie.
Israël multiple entretemps les frappes à travers la bande de Gaza, notamment à Deir al-Balah (centre), à Rafah (sud) et à Gaza-ville (nord), où au moins 18 personnes, dont des enfants, ont été tuées, selon les secours locaux.
Au total, au moins 61 personnes ont péri en 24 heures, selon le ministère de la Santé du Hamas.
Portant le corps de son neveu de quelques mois dans les bras, Alaa Gouda s'indigne, devant un hôpital de Deir el-Balah. "Il n'a rien fait et ne représentait aucun danger pour Israël. Il dormait paisiblement à côté de sa mère, pour finalement mourir en martyr avec sa mère et sa soeur", dit-il.
L'armée israélienne a affirmé que "plusieurs frappes" aériennes avaient visé "des terroristes du Hamas".
- "Proches du but" -
Depuis le début de la guerre, une seule trêve d'une semaine a été observée fin novembre 2023 et les négociations menées depuis se sont heurtées à l'intransigeance des belligérants.
Mais à l'approche du retour de Donald Trump à la Maison Blanche, le 20 janvier, la pression internationale s'est accrue pour un cessez-le-feu associé à la libération des 94 otages toujours retenus à Gaza, dont 34 sont morts selon l'armée israélienne.
Donald Trump a promis "l'enfer" à la région si les otages n'étaient pas libérés avant son retour au pouvoir.
Un accord est "sur le point d'être conclu", a affirmé lundi le président américain, Joe Biden.
Selon le Times of Israel, "au 16e jour suivant la mise en place de l'accord, des négociations commenceront sur une deuxième phase pour la libération des derniers otages, soit les soldats et les hommes en âge d'être mobilisés et (le rapatriement) des corps des otages morts".
Le Hamas a dit mardi espérer que les négociations aboutissent à "un accord clair et global".
"Nous pouvons espérer de bonnes nouvelles, nous sommes proches du but, mais pas encore là", a dit un responsable gouvernemental israélien.
- "Les vivants et les morts" -
Israël ne quittera toutefois "pas Gaza tant que tous les otages ne seront pas rentrés, les vivants et les morts", a souligné le responsable israélien.
Selon des médias israéliens, Israël devra maintenir une "zone tampon" dans la bande de Gaza durant la première phase de l'accord.
Les pourparlers en cours au Qatar se déroulent avec le Hamas et les négociateurs israéliens présents dans deux salles séparées et "un dernier cycle" doit commencer mardi, selon une source proche des pourparlers.
M. Blinken a aussi dévoilé les contours d'un plan pour l'après-guerre, estimant que Gaza devrait être gérée par l'Autorité palestinienne, avec un rôle provisoire pour l'ONU et des partenaires étrangers.
Israël de son côté, "devra accepter la réunification de Gaza et de la Cisjordanie sous la direction d'une Autorité palestinienne réformée", et accepter une voie vers la création d'un Etat palestinien, a-t-il ajouté. M. Netanyahu refuse l'idée d'un Etat palestinien.
Au total, 251 personnes avaient été enlevées lors de l'attaque du 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.210 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.
Au moins 46.645 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans la campagne militaire israélienne de représailles dans la bande de Gaza assiégée et en proie à un désastre humanitaire, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.
Selon les commentateurs israéliens, le Premier ministre Benjamin Netanyahu qui a récemment renforcé sa coalition gouvernementale avec le ralliement d'un parti de centre-droit, aurait décidé d'ignorer les pressions de ses ministres d'extrême droite.
"L'accord est vraiment catastrophique", a fustigé l'un d'eux, le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir.
A.Belloli--LDdC