La Domenica Del Corriere - Les tests de dépistage rapide du Covid bientôt déremboursés

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Les tests de dépistage rapide du Covid bientôt déremboursés
Les tests de dépistage rapide du Covid bientôt déremboursés / Photo: Pascal GUYOT - AFP/Archives

Les tests de dépistage rapide du Covid bientôt déremboursés

Près de deux ans après la levée de l'état d'urgence mondiale décidée par l'OMS, le gouvernement français a sifflé vendredi la fin du remboursement des tests rapides du Covid en officine, une annonce qui pose problème aux pharmaciens.

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Dans un message transmis à l'AFP, la direction générale de la santé (DGS) annonce qu'il est prévu de ne plus rembourser les tests de dépistage rapide du Covid-19 réalisés en pharmacies, une fois que les épidémies hivernales seront passées.

"Les pharmaciens pourront continuer à réaliser des Trod (tests rapides d'orientation diagnostique, NDLR) Covid en officine, tout comme fournir des autotests, à la demande des patients, mais ces derniers ne seront plus pris en charge par l’Assurance maladie", indique cette entité du ministère de la Santé.

Les tests antigéniques Covid-19 sont les seuls qui dépistent les infections respiratoires aiguës à être aujourd'hui remboursés (16,50 euros), et avec eux les tests combinés Covid/grippe et Covid/VRS, virus à l'origine de la bronchiolite.

Ces Trod viennent en complément des tests RT-PCR pour détecter une infection au Covid-19.

Pour les personnes vulnérables à risque de développer une forme grave, comme les personnes âgées ou en affection longue durée, "le recours à un test RT-PCR du Covid-19 est recommandé, pour confirmer le virus en cause" mais, la DGS prévient qu'"une prescription médicale est "nécessaire" pour un remboursement.

- Les tests angine restent remboursés -

A contrario, les tests rapides qui vérifient la nature bactérienne ou virale des angines, réalisés dans les officines "sont pris en charge depuis juin 2024 et le demeurent", ajoute la DGS.

Et pour cause : "contrairement aux tests de dépistage du Covid-19, ils permettent d’indiquer à l’officine la prescription d’un antibiotique et participent à ce titre aux mesures de bon usage des antibiotiques et la lutte contre l’antibiorésistance".

Ces modifications "n'interviendront qu’après la période épidémique dans laquelle nous nous trouvons actuellement", qui connaît surtout une forte circulation de la grippe, précise la DGS.

Pour l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine (Uspo), ce déremboursement constitue "un non-sens pour la santé publique" dans la mesure où les tests antigéniques "sont une arme redoutable de lutte contre les épidémies".

Et que le dépistage sensibilise "à l’importance de la vaccination".

Selon l'Uspo, les tests antigéniques Covid ont rapporté 75 millions de marge aux pharmaciens en 2024.

Interrogé par l'AFP, Guillaume Racle, conseiller économiste de l'Uspo, s'est étonné "de la discordance" entre le discours du gouvernement "qui clame haut et fort que la santé des Français ne leur coûtera pas plus cher et qu'il n'y aura pas de déremboursement", et "un projet à contre-courant du discours politique, c'est-à-dire qui souhaite dérembourser les tests antigéniques" qui dépistent les infections respiratoires.

Dans son discours de politique générale, M. Bayrou a dit revoir à la hausse les dépenses d'assurance maladie à hauteur "d'un milliard d'euros" et annuler le déremboursement partiel des médicaments et des consultations médicales.

- "19,50 euros de leur poche" -

Actuellement, la prise en charge des prélèvements et des tests Covid (16,50 euros) permet d’effectuer un dépistage combiné de la grippe et du virus à l'origine de la bronchiolite (VRS) avec un surcoût limité à celui du dispositif médical (soit 3 euros).

"Si la prise en charge est supprimée, les patients vont devoir payer 19,5 euros de leur poche" pour réaliser ces diagnostics, déplore M. Racle.

De son côté, la Fédération des Syndicats pharmaceutiques de France ne se montre pas surprise dans la mesure où la pandémie de Covid est officiellement derrière nous, mais elle plaide pour une alternative de prise en charge plus ciblée.

"Il serait utile, pendant les épidémies hivernales de syndromes respiratoires, de maintenir un remboursement des tests qui combinent à la fois la détection de la grippe, du Covid, et du virus de la bronchiolite pour la population fragile, c'est-à-dire les plus de 65 ans et les patients et personnes en affection de longue durée", a déclaré à l'AFP son président Philippe Besset.

En mai 2023, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) avait déclaré la fin du Covid-19 en tant qu'urgence de santé publique de portée internationale.

R.DeCrescenzo--LDdC