Trump revient au pouvoir
Ses premières décisions viseront les migrants et les personnes transgenres : Donald Trump, au sommet de sa puissance politique, va être investi lundi président des Etats-Unis.
"Bienvenue à la maison", lui a lancé son successeur, et bientôt prédécesseur Joe Biden en l'accueillant avec son épouse pour une visite de courtoisie, à connotation davantage privée que politique.
Le 45ème (2017-2021) et bientôt 47ème président des Etats-Unis, et son grand rival démocrate sont ensuite partis ensemble pour le Capitole, siège du Congrès américain où aura lieu la cérémonie d'investiture, dans le froid mordant d'un matin de janvier ensoleillé.
Joe Biden s'est astreint, depuis la victoire du milliardaire républicain à l'élection du 5 novembre, à organiser une transition civile avec un homme qui n'a cessé de l'humilier.
L'amabilité manifestée lundi par les deux dirigeants tranche de manière saisissante avec le départ il y a quatre ans de Donald Trump, rendu fou de rage par sa défaite, au point de bouder la prestation de serment de son rival démocrate.
- "Démocratie en action" -
"C'est la démocratie en action", a lancé la vice-présidente sortante, et candidate malheureuse Kamala Harris, recevant de son côté son successeur J.D. Vance.
Donald Trump deviendra vers midi, heure de Washington (17H00 GMT), président de la première puissance mondiale. Il sera aussi, à 78 ans, le chef d'Etat américain le plus âgé jamais investi.
Il jurera de protéger la Constitution sous la coupole du Capitole, là même où le 6 janvier 2021, ses partisans avaient tenté d'empêcher le Congrès de certifier la victoire de Joe Biden.
Aux premières loges de ce "comeback" politique inouï: les anciens présidents américains, les grands patrons de la tech américaine, le désormais incontournable Elon Musk, ainsi que des dirigeants ou personnalités d'extrême droite invités à titre personnel.
Dans la foulée, Donald Trump signera une première salve de décrets.
- "Deux sexes" -
Le républicain, selon qui l'Amérique est menacée par une "invasion" de migrants ainsi que par les idées progressistes, qu'il qualifie du terme péjoratif d'idéologie "woke", va décréter l'état d'urgence à la frontière avec le Mexique.
Il ordonnera par ailleurs à son administration de "reconnaître" l'existence de seulement "deux sexes", ont fait savoir de hauts responsables de sa future administration.
Sont attendues aussi des annonces sur l'énergie et l'environnement, ainsi que des grâces pour les assaillants du Capitole condamnés à la suite du 6 janvier 2021.
La cérémonie d'investiture se déroule habituellement à l'extérieur, mais le protocole a été chamboulé à cause des températures glaciales.
Faute de grand rassemblement à ciel ouvert, des milliers de partisans de Donald Trump ont patienté des heures pour accéder à une salle où leur champion doit apparaître dans l'après-midi.
"Il aime l'Amérique et il est l'homme parfait pour ce job", se réjouissait Alexx Rouse, 32 ans, venue du Texas.
"Demain à midi, le rideau tombera sur quatre longues années de déclin américain", avait assuré Donald Trump dimanche pendant un ultime meeting.
- Vengeance -
Tout au long de sa campagne, il a promis de se "venger" de ses adversaires politiques.
Face à cette menace, Joe Biden, quelques heures avant de quitter le pouvoir, a décidé d'accorder des grâces préventives à une série de "serviteurs de l'Etat" risquant selon lui des "poursuites judiciaires injustifiées".
Parmi elles, l'ancien chef d'état-major des armées Mark Milley, virulent critique de Donald Trump, le médecin Anthony Fauci, dans le viseur des trumpistes pour avoir orchestré la réponse américaine à la pandémie de Covid-19, ainsi que des parlementaires ayant enquêté sur l'assaut du Capitole.
En 2017, le premier discours d'investiture de l'ancien promoteur immobilier et animateur de télévision, dans lequel il avait promis de mettre fin au "carnage" provoqué par les idées progressistes, avait sidéré le monde.
Selon le Wall Street Journal, son allocution lundi sera moins sombre. Il devrait plaider pour une "révolution du bon sens" et promettre une "ère de succès".
F.dGiugiaro--LDdC