La Domenica Del Corriere - Des centaines d'habitants du sud du Liban bravent l'armée israélienne, 22 morts

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Des centaines d'habitants du sud du Liban bravent l'armée israélienne, 22 morts

Des centaines d'habitants du sud du Liban bravent l'armée israélienne, 22 morts

Des centaines d'habitants du sud du Liban ont bravé dimanche l'armée israélienne et tenté de retourner dans leurs villages, certains toujours occupés par les forces israéliennes qui ont ouvert le feu en leur direction, faisant 22 morts selon les autorités libanaises.

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Des correspondants de l'AFP ont vu des convois de dizaines de voitures, brandissant les drapeaux jaunes du Hezbollah, converger vers des villages dévastés par la guerre entre l'armée israélienne et le mouvement pro-iranien.

En vertu de l'accord qui a mis fin le 27 novembre à la guerre entre Israël et le Hezbollah, sorti affaibli du conflit, l'armée israélienne était censée avoir achevé dimanche son retrait du sud du Liban où seuls l'armée libanaise et les Casques bleus de l'ONU pourront désormais être déployés.

Mais Israël a annoncé vendredi que l'opération de retrait se poursuivrait au-delà de cette date limite, affirmant que l'accord n'a pas été totalement appliqué par le Liban.

Israël a affirmé que ses soldats avaient lancé "des tirs de sommation pour éliminer des menaces dans plusieurs zones où des suspects ont été identifiés en train de s'approcher des troupes", ajoutant avoir "appréhendé des suspects".

Les Casques bleus, qui ont estimé que les conditions d'un retour des habitants n'étaient "pas encore réunies", ont déclaré qu'il était "impératif d'éviter toute détérioration supplémentaire de la situation" et appelé l'armée israélienne à "éviter de tirer sur des civils en territoire libanais".

- "Nous allons revenir" -

Un correspondant de l'AFP a vu des centaines d'habitants dans la ville de Bint Jbeil se rassembler dans la rue principale pour prier collectivement, avant de se diriger en cortège vers les villages voisins.

Selon lui, des dizaines d'habitants de la localité frontalière de Maïss al-Jabal se sont dirigés à pied vers le village dévasté, où l'armée israélienne est toujours déployée.

Ils brandissaient des portraits de l'ancien chef du Hezbollah Hassan Nasrallah, tué par Israël fin septembre, et des photos de leurs proches qui ont péri durant la guerre.

"L'ennemi a refusé de se retirer (...) et violé l'accord" de cessez-le-feu, a affirmé à l'AFP le député du Hezbollah Hassan Fadlallah à Bint Jbeil. "Nous sommes déterminés à libérer" notre terre.

Le conflit avait contraint 900.000 personnes au Liban à l'exode et fait plus de 4.000 morts d'après les autorités libanaises.

"Nous allons revenir dans nos villages et l'ennemi israélien va partir, même si cela fera des martyrs", a affirmé à l'AFP Ali Harb, un jeune homme de 27 ans qui tentait de revenir dans le village dévasté de Kfarkila.

Parallèlement au retrait israélien, l'accord prévoit que le Hezbollah retire ses forces et démantèle toute infrastructure militaire restante dans le sud.

Le porte-parole arabophone de l'armée israélienne, Avichay Adraee, avait appelé sur X les habitants du sud à "attendre" avant de revenir. "Ne permettez pas au Hezbollah de revenir et de vous utiliser (...)", a-t-il dit.

- Appel aux parrains de l'accord -

De son côté, le Premier ministre libanais Najib Mikati a appelé dimanche "les parrains de l'accord de cessez-le-feu à assumer leurs responsabilités (...) et à contraindre l'ennemi israélien à se retirer des territoires qu'il occupe".

Un mécanisme de surveillance réunissant la France, les Etats-Unis, le Liban, Israël et les Casques bleus a été mis en place pour surveiller l'application de l'accord.

Le président français Emmanuel Macron a demandé au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu lors d'un entretien au téléphone, de "retirer ses forces encore présentes au Liban", a annoncé l'Elysée.

Il "a insisté auprès du Premier ministre sur l'importance que rien ne compromette les efforts des nouvelles autorités libanaises pour restaurer l'autorité de l'État sur l'ensemble du territoire", a ajouté la même source.

Il s'agit du plus grave développement depuis l'élection d'un nouveau président soutenu par la communauté internationale, Joseph Aoun, au Liban le 9 janvier.

Disant agir en soutien à son allié, le Hamas, le Hezbollah avait ouvert un front contre Israël au lendemain de l'attaque du mouvement islamiste palestinien sur le sol israélien le 7 octobre 2023 qui a déclenché la guerre dans la bande de Gaza. Une trêve fragile est aussi en vigueur dans ce territoire depuis le 19 janvier.

Ce front avait dégénéré en guerre ouverte en septembre dernier, Israël bombardant la capitale Beyrouth et infligeant plusieurs coups durs au puissant mouvement libanais.

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S.Esposito--LDdC