Procès des viols de Mazan: reprise des réquisitions contre les coaccusés
L'accusation a repris mardi ses réquisitions contre les 30 derniers des 50 coaccusés de Dominique Pelicot au procès des viols de Mazan, avec des peines réclamées dépassant lundi les 10 ans de réclusion criminelle.
L'avocat général Jean-François Mayet a ainsi commencé en demandant 12 ans de prison à l'égard de Boris M., 37 ans, venu au domicile des Pelicot à Mazan (Vaucluse) la nuit du 26 janvier 2020 pour agresser sexuellement Gisèle Pelicot, préalablement sédatée par son ex-époux.
"Il nous dit à l'audience avoir été lobotomisé. Il dit avoir été victime, comme madame Pelicot, de Dominique Pelicot. En réalité, il s'est contenté de la situation telle que présentée par Dominique Pelicot", a estimé le magistrat, précisant qu'à "aucun moment il n'a sollicité ou obtenu le consentement de Mme Pelicot eu égard à son état. Jamais il n'a recueilli ou tenté de recueillir son consentement".
La même peine de 12 ans de réclusion a ensuite été requise contre Cyril B., 47 ans, qui "avait bien conscience qu'il ne fallait pas réveiller madame Pelicot", et contre Thierry Pa., 54 ans, selon qui Dominique Pelicot serait le "seul responsable" des faits, a rappelé le magistrat.
Ce deuxième jour de réquisitoire a débuté, comme lundi, en présence de Gisèle Pelicot, assise seule sur le banc des parties civiles, et de son ex-mari, 71 ans, qui avait écouté lundi les avocats généraux la tête baissée depuis le box des accusés.
Contre celui-ci, "chef d'orchestre" de cette décennie de viols sur sa désormais ex-épouse Gisèle Pelicot, le ministère public avait demandé la peine maximale de 20 ans de réclusion criminelle lundi matin, à l'ouverture de son réquisitoire.
Dix-sept ans de prison avaient ensuite été réclamés à l'encontre de Jean-Pierre M., 63 ans, qui avait reproduit le même procédé sur sa propre épouse.
Dans l'après-midi, des peines de 4 à 13 ans de prison avait été requises contre les 19 premiers coaccusés, poursuivis pour "atteinte sexuelle" ou viols aggravés.
Pendant 10 ans, de juillet 2011 à octobre 2020, Dominique Pelicot avait assommé sa femme d'anxiolytiques pour la violer et la livrer à des dizaines d'hommes recrutés sur internet, via le site coco.fr, désormais interdit.
Cinquante d'entre eux, aujourd'hui âgés de 26 à 74 ans, ont été identifiés et sont donc jugés depuis le 2 septembre. Dix-huit de ces accusés, dont Dominique Pelicot, comparaissent détenus. Trente-deux autres comparaissent libres, le dernier, en fuite, étant jugé in absentia.
Le verdict est attendu au plus tard le 20 décembre.
A.Famiglietti--LDdC