Volley: Ngapeth referme en majesté sa parenthèse enchantée à Poitiers
Earvin Ngapeth n'a pas raté ses adieux au championnat de France, portant Poitiers vers la victoire vendredi soir face à Tours au terme d'un match serré joué dans une ambiance de feu (25-22, 17-25, 30-28, 14-25, 15-10).
Porté par les 5.200 spectateurs massés au Futuroscope, qui lui avaient déjà réservé une solide ovation à la présentation des équipes, la star mondiale du volley français, qui rejoindra début janvier le championnat turc, a pesé de toute sa classe sur le tie-break final, inscrivant sept des 15 derniers points de son équipe.
Dans les quatre premiers sets déjà, le réceptionneur-attaquant de 33 ans avait brillé, aimantant les passes de ses équipiers - parfois trop - et prenant ses responsabilités dans les moments clefs.
Face à son club formateur, où il a passé ses trois premières saisons en pro (2008-2011), c'est lui qui a scellé sur des smashes rageurs les 1er et 3e sets, lui aussi qui a écarté une balle de deux sets à un pour les Tourangeaux, déclenchant à chaque fois les rugissements de la salle.
Mais dans ce "Grand Derby" - les deux villes, qui ne sont distantes que de 100 km, sont deux places fortes du volley français -, les vice-champions de France en titre ont mené la vie dure aux Poitevins, qui ont notamment été menés 11-8 dans le premier set et 14-11 dans le troisième avant de renverser la table à chaque fois.
Dans le quatrième set, le scénario n'a pas varié: porté par un Antoine Pothron évoluant à très haut niveau, Tours a compté jusqu'à neuf points d'avance (16-7) mais n'a laissé cette fois aucun espace aux Poitevins, les poussant à un tie-break sur lequel Ngapeth a tout emporté.
Trois mois après son arrivée à Poitiers, le double champion olympique disputait son dernier match avec son club de coeur, épilogue de la parenthèse enchantée qu'il a offerte à un championnat de France en manque de visibilité malgré les succès des Bleus.
Auréolé cet été d'un deuxième sacre consécutif aux JO, il s'était engagé à la surprise générale mi-septembre avec le Stade Poitevin.
Son contrat lui offrait la possibilité de quitter son nouveau club début janvier en cas d'offre intéressante. Elle est venue du Fenerbahçe, dans le championnat turc, où il reprendra début janvier le cours d'une carrière disputée dans les plus grands championnats européens depuis 2011.
Ses trois mois de pige à Poitiers, où vit toujours sa mère et où il a effectué ses premiers smashes dans le sillage de son père Éric, entraîneur du SPVB lors de son premier titre de champion en 1999, ont donné un sacré coup de projecteur à un championnat de France de volley toujours en mal de notoriété.
Ngapeth s'en va aussi en laissant l'Alterna SPVB, dont le dernier titre de champion de France remonte à 2011, en bonne posture dans le championnat. Mais orphelin d'un champion hors norme.
L.M.Domiano--LDdC