Mondial de hand: les Bleus enfin dans le vif du sujet
L'adversité et l'enjeu vont monter de plusieurs crans pour l'équipe de France de handball au tour principal du Mondial, après une phase préliminaire maîtrisée achevée samedi à Porec (Croatie).
Si les Bleus ont perdu plusieurs degrés en quittant dimanche la côte adriatique pour Varazdin (nord-est), où ils sont arrivés en début de soirée, la température ressentie va elle grimper.
Après un premier tour qui n'a laissé qu'une équipe par groupe à quai, le second écrémera lui les deux tiers des sélections: le sélectionneur Guillaume Gille et ses troupes devront terminer parmi les deux premiers (sur six) du groupe II pour voir la phase finale, à Zagreb (quarts et demi-finales) puis éventuellement Oslo.
Ils l'abordent en position de force, avec le maximum de points (4), après trois victoires appliquées (37-19 contre le Qatar et 35-27 face à l'Autriche, également qualifiés, 43-19 contre le Koweït éliminé) qui ont renforcé leur confiance quasiment six mois après le fiasco olympique.
L'adversité va cependant monter d'un cran, sans pour autant qu'ils ne croisent la route de candidats au titre: au programme, à partir de mardi, les Pays-Bas, la Hongrie et la Macédoine du Nord, qui a pris le dernier billet du groupe D en dominant dimanche la Guinée (29-20).
Les Macédoniens, entraînés par la légende nationale Kiril Lazarov, rejoignent le tour principal avec un point au compteur, comme les Hongrois en attendant le choc contre les Néerlandais (2 pts comme les Autrichiens).
Les Bleus devront aussi attendre le résultat de ce match (20h30) pour connaître dans quel ordre ils affronteront ces trois adversaires.
- La Hongrie à domicile -
Les Magyars jouent presque devant leur public à Varazdin, à une vingtaine de kilomètres seulement de la frontière hongroise.
"(Samedi) on a connu une ambiance en faveur des Autrichiens, et c'est à mon avis ce qu'on va avoir en allant du côté de Varazdin: la Hongrie jouera quasiment à la maison et on a vu aussi une salle pleine et une ambiance survoltée pour les matches de la Macédoine", a déclaré le capitaine Ludovic Fabregas.
"On va se régaler", a embrayé Nedim Remili, qui joue comme Fabregas en Hongrie (à Veszprem), sélection que les Bleus ont battue (24-20) en poules aux JO en août dans un match décisif pour la qualification.
"C'est une équipe qui joue dur, très physique", emmenée par le pivot de Szeged Bence Banhidi (2,07 m), a expliqué le demi-centre.
L'équipe de France n'a en revanche pas croisé en compétition depuis trois ans les Pays-Bas (34-24 au tour principal de l'Euro-2022) qui, "à l'inverse, présentent de petits gabarits qui vont très vite, ça court dans tous les sens", d'après Gille.
A l'image du meneur de jeu de poche Luc Steins (1,73 m), pièce-maîtresse depuis plusieurs années du Paris Saint-Germain, où il a été rejoint cette saison par son équipier en sélection, l'arrière gauche Dani Baijens.
- L'ombre dans le but -
"De toute façon, si on veut se rapprocher de ce titre, on va avoir des matches de plus en plus difficiles", a souligné Remili.
"A nous de continuer à progresser pour essayer d'arriver à ce qu'on veut", a indiqué de son côté Fabregas, capitaine d'une équipe dont un seul nuage a obscurci le bilan du tour préliminaire.
Il est venu couvrir le poste de gardien de but, avec le forfait pour le reste de la compétition de Samir Bellahcene, blessé à la cuisse droite vendredi, et l'entorse à une cheville de Rémi Desbonnet lors de l'échauffement face aux Autrichiens.
Bellahcene a été remplacé dans le groupe par le portier de Chambéry Valentin Kieffer (0 sél.), et sur le terrain par Charles Bolzinger, qui a réussi son entrée (7 arrêts à 32% de réussite).
"On a besoin de lui comme de Rémi. On espère que cette complémentarité et cette relation qu'ils ont depuis plusieurs saisons à Montpellier va nous aider", a déclaré Fabregas. Difficile en effet d'aller très loin sans une bonne paire de gardiens.
C.Jacaruso--LDdC