Mondial de hand: les Bleus en quarts face à leur passé
L'équipe de France de handball affronte mardi (21h00) à Zagreb l'Égypte en quarts de finale du Mondial, son premier match couperet depuis le cuisant échec des Jeux olympiques, que joueurs et encadrement ont dû digérer.
Le parfum des JO diffusera deux senteurs dans les travées de l'Arena Zagreb: celle des retrouvailles avec les "Pharaons", croisés en poule (26-26) à Paris, et celle des rencontres à élimination directe.
Elle comporte des arômes d'excitation, de stress et du passé, auquel les Bleus ne peuvent échapper, quand bien même ils l'auraient voulu: il a forcément été question, lundi devant la presse dans un coin du vaste hôtel de la capitale croate qui les héberge, du quart de finale des JO perdu contre l'Allemagne, le 7 août au stade Pierre-Mauroy de Villeneuve-d'Ascq (35-34 a.p.).
Un énorme désillusion à la mesure de l'objectif en or chassé et du scénario du match, que les Français avaient en main avec un but d'avance et la balle en leur possession à six secondes de la fin du temps réglementaire.
La suite est connue: un temps mort pris par le sélectionneur Guillaume Gille à l'intérêt discutable, une prise de parole brouillonne sur la stratégie adoptée par Dika Mem, qui au final enverra la balle dans une main allemande alors que d'autres lignes de passe n'étaient pas obstruées. Égalisation au buzzer, prolongation, élimination.
Mem ne s'est une nouvelle fois pas caché lundi, revenant sur cette erreur qu'il "assume" et qui lui a permis de "grandir, d'avancer". La perte de balle mais, surtout, de ne pas avoir lors du temps mort "envoyé un message de confiance au groupe".
- "Nettoyage complet" -
Prendre la porte de façon si brutale dès les quarts de finale des JO à la maison a constitué "plus qu'un choc, un traumatisme sur le plan psychologique", selon le préparateur mental Pierre Arthapignet.
Il a commencé à intervenir auprès des Bleus pendant la préparation olympique avant d'être intégré dans l'encadrement après les Jeux, à la suite desquels il a fallu procéder, dès la rentrée à l'automne, à un "nettoyage complet" du cerveau.
Afin de repartir sur de nouvelles bases, un objectif pour le moment atteint au regard des performances de l'équipe de France, qui a remporté ses dix matches depuis les JO, dont six dans ce Mondial. Et avec la manière même si elle n'a encore affronté aucun cador (Qatar, Koweït, Autriche, Hongrie, Pays-Bas et Macédoine du Nord).
Les Bleus veulent prolonger leur série jusqu'à dimanche aux alentours de 20h00 à Oslo, après la finale, pour accrocher une septième médaille à leur maillot, mais pas forcément se racheter de l'été dernier.
"On n'est pas là pour essayer de remplacer ce qui s'est passé cet été. Les JO, c'est passé" affirme Mem.
Quand bien même, selon Rémi Desbonnet, cet échec "fera toujours partie de nous, dans un coin de nos têtes, ce serait mentir de dire que non".
"Est-ce que j'en fais des cauchemars la nuit pour autant ? Non. Là, je suis surtout très excité", ajoute le gardien.
Le discours est le même chez Mem, auparavant revenu à plusieurs reprises sur cette "cicatrice" qu'il portera "à vie": "On n'est pas en train de parler des JO toutes les deux minutes et en préparant le match contre l'Égypte, on ne se dit pas +les gars, il y a quelques mois, on était en quart de finale et on l'a perdu, aujourd'hui on va gagner."
Une victoire mardi enfouirait cependant probablement un peu plus profondément ce douloureux souvenir.
T.Labbate--LDdC